Un article sur le passage de Pink Floyd au studio d’enregistrement du château d’Hérouville… il ne m’en aura pas fallu davantage pour m’intéresser à ce lieu où bon nombre d’albums de rock et de chanson se sont faits.

Ce studio mythique, on le doit à Michel Magne, compositeur vedette du cinéma français de la fin des années 50 et du début des années 60 (« Les tontons flingueurs », « Mélodie en sous-sol », « Angélique », « Fantômas »…). La perte de l’ensemble de son œuvre dans un incendie le pousse dans cette démarche. Et puis, il faut bien payer les factures relative à l’investissement. L’Histoire se fait ainsi…

Pink Floyd

La première partie permet de faire connaissance avec Michel Magne et de découvrir l’histoire du château et du studio d’enregistrement durant les trois années où il en assure la gestion. Michel Magne est un personnage singulier : tonitruant, fêtard, inventif et farceur pour l’image publique, plus torturé et sombre dans l’intimité. De formation classique, il commence par composer des symphonies très personnelles : la musique tachiste et la musique inaudible sont des formes expérimentales, dans lesquelles il injecte une bonne dose d’humour. Mais ces créations originales ne paient pas : Magne connaît la vie de bohème dans le petit village montmartrois. Après un passage par la chanson, c’est avec la musique de film qu’il commence à gagner sa vie, et bien. Le studio d’enregistrement qu’il inaugure en 1970 dans la belle demeure qu’il achète à quarante kilomètres de Paris végète au début, puis attire les stars de la chanson (Nicoletta, Eddy Mitchell, Nino Ferrer, Claude Nougaro, Danyel Gérard…), et du rock (David Bowie, Elton John, Pink Floyd, T-Rex…).

La seconde partie raconte comment Michel Magne, mauvais gestionnaire, est finalement obligé de céder la gestion du studio d’enregistrement. La reprise par un concurrent se passe mal. Puis, un ancien client de Michel Magne prend les rennes. Le studio retrouve ses lettres de noblesse et des figures prestigieuses y posent leurs valises, notamment David Bowie, Iggy Pop et The Bee Gees.  Mais les affaires judiciaires rattrapent Magne, qui perd la propriété du château, provoquant la fermeture du studio d’enregistrement jusqu’à récemment. Quant à Michel Magne, meurtri par sa difficulté à retrouver son statut de compositeur très en vue et ses échecs personnels, la perte du château devient une obsession.