Cet exposé oral a eu lieu en novembre 2019 dans le cadre de la journée d’étude intitulée « Tous en scène », à l’Espace Icare à Issy-les-Moulineaux.
Trouver des lieux pour se produire en concert a toujours été à la fois extrêmement important et complexe pour la scène punk. En France, la première génération (1976-1979) fait feu de tout bois et joue où elle peut. Mais, ensuite, chaque époque fait d’un type de lieu son espace de prédilection, ce qui s’accompagne également d’une certaine philosophie. Ainsi, entre 1979 et 1985, le squat devient un lieu incontournable, essentiellement à Paris, avec ses pratiques propres (prix libre, débrouillardise, symbolique politique du lieu, soutien à des causes, défense d’un espace libéré des rapports marchands…). Entre 1984 et 1986, c’est le petit bar de quartier populaire qui devient central, à Paris également, avec un certain état d’esprit (convivialité, inscription dans le tissu urbain, la tradition et l’état d’esprit du quartier…). Enfin, entre 1986 et 1990, le rock en général se voit offrir une professionnalisation partout en France via les institutions, ce qui a également de fortes conséquences (accès à des salles adaptées, subventions, obligation mise en règle, conflits avec l’état d’esprit premier du punk…).