En France, Gary Glitter n’a pas laissé de traces indélébiles. Mais en Grande Bretagne, on se souvient de lui… pour le meilleur et pour le pire. Entre 1972 et 1976, ce chanteur d’un genre de rock typiquement britannique, le glam, connaît un succès phénoménal. Aujourd’hui encore, celui qui doit son succès autant à ses chansons qu’à ses tenues vestimentaires extravagantes, défraie toujours la chronique. Mais pas pour les mêmes raisons.
Dans la première partie, on apprendra qui est et d’où vient Paul Gadd, enfant des quartiers populaires, que sa mère, se retrouvant seule, confie à des centres d’accueil pour orphelins. Adolescent, la passion du rock’n’roll, qui enflamme le pays dans les années 50, l’éloigne de l’école. Durant de longues années, Paul Gadd essaie de percer, multipliant les sorties de 45 tours sous divers noms. Mais le succès n’est pas au rendez-vous. Mike Leander, arrangeur pour The Beatles, The Rolling Stones, Marianne Faithfull, Claude François, et producteur de talent, prend Paul Gadd sous son aile dans les années 60. Il l’envoie s’aguerrir en multipliant les concerts en Allemagne avec ses musiciens de studio. Et au début des années 70, il lui forge un son et des compositions sur mesure, marquant le genre glam rock en pleine ascension, avec T-Rex, Slade et autres Sweet, de sa griffe. Sous le nom de Gary Glitter, Paul Gadd repart à l’assaut du public. Et cette fois, ça marche! Rythmes d’une double batterie tribale, claps de mains omniprésents, chœurs de supporters de football, costumes lamés et argentés, bottes à semelles compensées séduisent. Les tubes puis les concerts se multiplient, jusqu’à ce que Gary Glitter, véritable star, décide de faire ses adieux.
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La seconde partie permet de découvrir une autre facette, plus sombre, de Gary Glitter. Personnage séducteur et souriant avec le public, il s’avère être égocentrique et exclusif, rechignant à laisser ses musiciens, The Glittermen, prendre leur propre envol lorsqu’ils souhaitent sortir des disques sans lui. De plus, le succès s’accompagne d’un goût immodéré de l’outrance, en matière de luxe, de nourriture, d’alcool et de drogues. Si le côté grandiloquent et direct du glam rock a, en partie, influencé le punk rock en 1976, cette nouvelle vague fur également le fossoyeur d’un genre désormais perçu comme vieux et ringard. Et la retraite anticipée de Gary Glitter coïncide avec la fin de son succès. Ruiné, incapable de payer ses impôts, le chanteur perd tout. A partir des années 80, sa vie s’apparente désormais à un enchaînement de traversées du désert, de remise en forme et de reconquête du public. Mais c’est dans un autre registre que s’exprime la face la plus sombre de Gary Glitter. Et si de vieilles rumeurs de viol demeurées sans suite ne constituaient que le prélude à une lente descente aux enfers?
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