Au début des années 80, jeune adolescent, je plonge dans la mouvance punk : un état d’esprit rebelle, un mode de vie, des rêves. Je retombe sur ce disque de Bérurier Noir, groupe phare des années 80, qui a impulsé le slogan « La jeunesse emmerde le Front national ! ». Que reste-t-il de ce bouillonnement alors qu’aujourd’hui le FN peut faire jusqu’à 28 % nationalement et peut-être aller au-delà, les voix s’élevant contre les migrants se décomplexent, des enfants d’immigrés, déclassés, répondent aux sirènes de l’islam politique ? Certains demeurent fidèles à une famille politique sur le long terme. D’autres, issus du même milieu culturel que moi, se cherchent longuement. Il ne s’agit pas de retournements de veste mais de longs cheminements de pensée, qui les conduisent à penser que certains combats n’étaient pas les bons. Ces choix et constats me questionnent sur les miens et sur la compromission d’un idéal adolescent.
Qu’est-ce qui attire certains vers l’extrême-gauche, l’extrême-droite et puis encore ailleurs ? Ou comment passer de la lutte autoproclamée antifasciste à un intérêt pour une extrême-droite intellectuelle rejetant marxisme, libéralisme et multiculturalisme, et finalement accepter le libéralisme économique comme une fatalité nécessaire et s’enthousiasmer pour Nicolas Sarkozy…
Des personnes à la croisée de l’artistique et du politique, musicien ou militant, procèdent à un bilan, au mieux contrasté. Où se trouve le nœud d’un échec ? Dans les conditions de vie dégradées ou dans des erreurs d’analyse, le caractère obsolète de certains outils de lutte…
Quelque chose s’est perdu… l’heure est au rationalisme économique, à la résignation des idéaux, à la normalisation des thèmes chers à l’extrême-droite. Mon adolescence fut turbulente….