Ce n’est pas seulement parce que je suis cité dans ce livre par Virginie Despentes comme la personne lui ayant fait prendre conscience que lorsqu’on montait sur une scène, on devait ranger au placard toute inhibition que « Fear of a Female Planet » (référence explicite au « Fear of a Black Planet » du groupe de rap américain Public Enemy), sorti aux Editions Nada, constitue un ouvrage important, recommandable et extrêmement vivant.

« Fear of a Female Planet » est consacré à Straight Royeur, groupe lyonnais du début des années 90 à la croisée du punk et du rap, réunissant entre autres Virginie (pas encore) Despentes qu’on ne présente plus, Cara Zina (future auteure des romans « Heureux les simples d’esprit » et « Handi Gang » aux Editions Libertalia), l’ancien guitariste de Haine Brigade et un DJ. Straight Royeur nait d’une volonté forte de mettre en avant des textes féministes et s’enrichit, à la fois avec bonheur et décalages, après une rencontre avec des jeunes issus de l’immigration et de la culture hip hop lors d’une manifestation/confrontation avec l’extrême-droite, certains d’entre eux rentrent également dans le groupe. Cette association inédite permet d’explorer les thématiques du féminisme et de la position de la femme dans les milieux punk, des décalages culturels et sociaux entre les deux milieux et des mélanges de genres musicaux.

Le livre est orchestré par le sociologue Karim Hammou et Cara Zina, croisant le récit, l’enquête, les témoignages et de nombreuses illustrations.
Fear of a Female Planet