Nat V fut une consœur et une amie. Passionnée de musique et de cinéma, elle a exploré à fond tous les genres qui l’ont touchée et a partagé ses coups de cœur artistiques et humains, en tant qu’animatrice radio et journaliste de presse écrite. Vivant son métier comme une passion, elle n’était pas du genre à se compromettre dans les méandres commerciaux, ce qui l’a sans doute coupée des gros médias. Pourtant, elle aurait été bien plus légitime à animer une émission de télé de culture musicale et populaire que ceux qui officient dans ce registre mal aimé du paysage audiovisuel. Nat V n’est plus, emportée par la fatigue et les tracas et quelques pas de côté. C’est une femme généreuse, vibrante, partant parfois dans tous les sens qui, après s’être battu avec la vie et avoir transmis le meilleur, est partie.

Un jour, Emmanuel Vigier a trouvé un agenda ayant appartenu à Nat V. Il a patiemment remonté le fil de sa vie, déroulé ses passions, son parcours et les accidents qui vont avec (en particulier ses démêlés judiciaires avec le groupe de rap Sexion d’Assaut, qui lui ont coûté son travail, sa réputation et sa santé), la violence des attaques et des trahisons qu’elle a subies.

J’ai accepté de participer à ce documentaire, « 9h20 divorce ». Emmanuel Vigier y raconte tout cela dans un objet sonore et musical, sensible, conçu comme un mélange d’enquête et d’invitation au voyage. Je vous invite à mon tour à écouter cette production de Radio Grenouille-Euphonia. C’est aussi un bel hommage à Nat V et il vous emmènera sans doute, même si vous ne l’avez pas connue.